Tout d’abord comprenons bien « Monde Réel » par opposition au « Monde Virtuel » des jeux, comme « les Vaches des prés s’opposent bien aux « Crypto Kities » qui en valent des centaines !
Je voudrais faire le parallèle avec la feuille de route technologique qui a permis l’utilisation généralisée aujourd’hui du Système Mondial de Navigation par Satellites (GNSS) et plus seulement en aviation.
Le Système avait besoin au début comme pour les Monnaies Cryptographiques de Performance, de Standardisation, de Règlementation, d’Interopérabilité, de Coopération et d’Infrastructure.
La technologie initiale n’était pas pour l’utilisation civile vu qu’elle était hautement militaire et stratégique, (GPS), il y a 40 ans, tout comme les Clés Cryptographiques étaient au début pour crypter les communications militaires et ceci jusqu’à ce qu’un certain Satoshi Nakamoto publia son fameux papier blanc révolutionnaire il y a 12 ans de cela.
Grace au leadership et à l’effort de standardisation et de règlementation de l’Organisation Internationale de l’Aviation Civile (OACI), une feuille de route capacitaire qui durant son déploiement a incorporé différentes avancées ; GBAS, puis ABAS, puis SBAS, comme par simulitude dans notre cas ; Monnaies, puis Contrats Intelligents, Puis DOA, puis Identité Souveraine, puis les Sociétés Autonomes Distribuées ont vu le jour.
Le GNSS a gagné en interopérabilité, intégrant les standards du GLONASS russe, puis du GALILEO européen, puis du BeiDOU chinois vers ce qui deviendra le recepteur universel à comparer avec un monde où les différentes plateformes de blockchains seront interconnectées ou vont opérer sur différents standards internet.
Mais ce qui est très important à considérer est que malgré le succès crossant du GNSS ce système n’a pas éliminé les autres moyens traditionnels de radio navigation (RNAV), comme la voiture n’a pas éliminé les bicyclettes et comme les bicyclettes n’ont pas éliminé la marche à pied.
Nous ne devons pas voir les monnaies cryptographiques dans une compétition du genre le gagnant rafle tout avec les monnaies traditionnelles. Mais plutôt du genre chacun occupe ia place la plus pertinente. Bien que prometteuse dans l’avenir, l’utilisation de ces monnaies est toujours dans sa phase naissante et il y a de réels problèmes de performance et encore beaucoup de travail à faire. Un système comme le VISA peut traiter plus de 20000 transactions par seconde alors qu’une mesure rapide sur sur Etherscan (en divisant le nombre de transactions dans un bloc par le temps écoulé) nous donne 5 transactions par seconde, 15 au maximum. Ceci ne saurait être en aucun cas les bases d’un système déployable au niveau global, même si aujourd’hui la capitalisation sur cette plateforme est déjà de plus de 30 Milliards de dollars. Aussi l’électricité nécessaire pour miner un seul bitcoin est de l’ordre de 531 à 26170 dollars selon Elite Fixtures ce qui en aucun cas va dans le sens de la transition verte et un autre type de standard de preuve du travail doit être impérativement trouvé.
Cependant ce nouveau standard livre déjà des services et est bien déployable dans les situations suivants :
- Là où l’absence d’identité freine le développement du commerce, (pays en développement)
- Là où la majeure partie de l’économie est dans l’informelle, par exemple aux Philippines 80%,
- Là où les états ont un problème de transition monétaire, exemple Afrique de l’Ouest,
- Là où il pourrait annuler 7% de commissions de transferts d’argent de la diaspora, 500 Milliards de dollars de transactions dans le monde,
- Là où il facilite l’économie circulaire et dans les communautés fermées,
Au lieu de se concentrer sur le nombre d’utilisateurs actuels – de l’ordre de 35 Millions, en 2019, nous devons surtout regarder la dynamique d’adoption. Est ce entrain d’accélérer ou entrain de stagner ? Et je pense que ça s’accélère. Les ICOs (Offre de Nouvelle Monnaie Cryptographique) ont pour la première fois dépassé le Capital-Risque en 2017, montrant maintenant que c’est pas seulement la communauté des geeks, des avant-gardistes et développeurs, mais les entrepreneurs et start-upers qui se lancent dedans. Alors viendrons les organisations et corporations telles que Facebook avec le Libra pour en devenir des champions et alors suivra le grand public qui forcera les politiques à mettre en place une règlementation.
Oui nous sommes déjà sur une feuille de route d’adoption, mais nous avons encore beaucoup de travail de coopération et de standardisation à faire comme ce fut le cas du GNSS afin de naviguer d’un marché de niche à un déploiement global.
Abdoulaye N’Diaye – PDG AMN Group – NAW
Références
ICAO, Deloitte.